Le débat cinéma-télévision habite déjà depuis quelques années le monde de l’audiovisuel. Petite sœur du grand écran, la télévision a peiné à développer des fictions audacieuses et de qualité. Frilosité au niveau des thèmes abordés
, platitude artistique, œuvres sans personnalité, voilà les critiques qui reviennent sans cesse. Aujourd’hui, le téléfilm formaté est même remis en question par les diffuseurs. A cela multiples raisons : réglementation et cahier des charges contraignants, audimat, mépris des cinéastes pour la télévision. En acceptant ces contraintes, le réalisateur porte sa part de responsabilités.
CTE se bat depuis le début pour affirmer la primauté du film quel que soit le support, cinéma ou télévision. Pour cela, il est essentiel de remettre le réalisateur au centre de l’œuvre. Il ne s’agit pas pour autant que celui-ci soit maître après Dieu : il doit tenir compte des contraintes émises par le diffuseur et le producteur, mais ces derniers doivent reconnaître que c’est lui qui donne sa personnalité au film, c’est lui qui interprète le scénario, lui qui dirige les comédiens. Bref, c’est le réalisateur qui donne le ton.
Mais à la différence des films grand écran, le téléfilm doit être le résultat d’une collaboration étroite entre le réalisateur, le producteur et le diffuseur. C’est ce que nous appelons le « trio magique ». Le diffuseur ne doit pas faire du réalisateur « la 5ème
bobine du projecteur » ! Au contraire, il doit l’aider à affirmer son talent, son style. Tel un coach, il doit l’encourager à dépasser ses limites. Le réalisateur, quant à lui, doit arrêter de penser au chef d’œuvre qu’il fera au cinéma. Dépassant ses préjugés, il doit saisir à bras le corps le projet que lui propose la chaîne, mettre son talent et son impertinence à disposition du petit écran, sans hésiter à transgresser les normes, pour se concentrer sur ce qui importe le plus, la qualité artistique de l’œuvre, surtout lorsque celle-ci s’exprime sur les multiples visages de notre société.
Au lieu de mépriser la télévision, les téléphobes de tous poils feraient mieux de méditer sur cette phrase du grand cinéaste Chris Marker à propos des séries américaines : Là, il y a un savoir, un sens du récit, du raccourci, de l’ellipse, une science du cadrage et du montage, une dramaturgie et un jeu des acteurs qui n’ont d’équivalent nulle part(…).
L’éditorial de Leo Kaneman, directeur général et artistique du Festival
PALMARES
COMPETITION INTERNATIONALE
GRAND PRIX CINEMA TOUT ECRAN POUR LE MEILLEUR FILM
Vakonesh-e Panjom (La Cinquième Réaction) de Tahmineh Milani (Iran)
GRAND PRIX CINEMA TOUT ECRAN POUR LA MEILLEURE REALISATION
Siete Dias, Siete Noches (Sept jours, sept nuits), de Joel Cano (Cuba)
PRIX TITRA POUR L’ENCOURAGEMEMENT A LA DISTRIBUTION CINEMA
Jing Tu (The Pure Land), de Pu Sheng (Chine)
PRIX CHAUMET D’INTERPRETATION FEMININE
Ludmila Alonso-Yodu (dans Siete Dias, Siete Noches. de Joël Cano)
PRIX CHAUMET D’INTERPRETATION MASCULINE
Juha Muje (dans Raid, de Tapio Piirainen)
PRIX FIPRESCI DE LA CRITIQUE INTERNATIONALE
Cadets de Gascogne, de Emmanuel Bourdieu (France)
PRIX TV5 DU MEILLEUR FILM FRANCOPHONE
Dissonances, de Jérôme Cornuau (France)
PRIX DU PUBLIC
Yossi & Jagger, d’Eytan Fox (Israël)
PRIX CINEMA TOUT ECRAN DU JURY DES JEUNES
Fine Mrtve Djevojke (Fine Dead Girls), de Dalibor Matanic (Croatie)
PRIX INTERNATIONAL SERIES, COLLECTIONS & LONG DRAMAS
OFFERT PAR L’AEROPORT INTERNATIONALE DE GENEVE
Prix pour la Meilleure Série
Taxi Brousse, de Ignace Yénéchou et Pierre Rouamba (Burkina-Faso / Bénin) pour les épisodes « Cicatrices » et « Excision ».
Mention spéciale à Taken (Disparition), produit par Steven Spielberg et Leslie Bohem (USA)
Prix pour la Meilleure « Collection & Long Drama »
Mevrouw de Minister (Madame la Ministre), Norbert ter Hall (Pays-Bas)
Mention spéciale à 2 Dakot M’Faradis (2 Minutes from Faradis), de Daniel Syrkin (Israël)
COMPETITION COURT-METRAGE
Grand du Prix du Jury CINEMA TOUT ECRAN
Anolit, de Stefan Faldbakken (Norvège)
Mention spéciale à Susa (La Sécheresse) de Dalibor Matanic (Croatie)
Prix Kodak du Meilleur Court-Métrage
Green Oaks, de Ruxandra Zenide
Mention spéciale à NE 10, de Blaise Harrison
Prix TV5 du Meilleur Court-Métrage Francophone
Schenglet de Laurent Nègre (Suisse)
Prix TSR du Meilleur Court-Métrage
The Apple Tree, de Baker & Alexander Karim, Anja Birgmann, Kristoffer Karlsson (Suède)
Prix du Public Du Meilleur Court-Métrage
Atama Yama (Mt. Head) de Koji Yamamura (Japon)
PRIX SWISSPERFORM DU MEILLEUR TELEFILM SUISSE
Alles wird gut (Tout ira bien) de Thomas Hess